lundi 1 mars 2010

Le déluge... en Mésopotamie: Atrahasis et Utanapishtim, les Noé mésopotamiens. 1/4



Par Maximilien Lormier


Le récit du Déluge est un mythe répandu dans un grand nombre de cultures aux quatre coins du globe. Le plus célèbre d’entre eux, celui de la Genèse, est passé à la postérité grâce à la Bible. Cet épisode dramatique raconte comment Dieu usa d’un déluge cataclysmique pour laver la terre de l’impureté de sa création : l’homme. Néanmoins Dieu décida de récompenser de sa loyauté le brave Noé, en l’épargnant. Il lui ordonna de construire une arche répondant à des critères bien précis, et de s’y enfermer avec sa famille ainsi qu’avec un couple de chaque espèce animale. L’arche sauvegarderait toutes les espèces créées par Dieu sur terre pour un nouveau Commencement. Cependant, les découvertes archéologiques du XIXe siècle en Mésopotamie, et le déchiffrement des tablettes cunéiformes jetèrent un trouble dans l’étude des écrits bibliques. En effet, ils existaient des récits du Déluge très comparables à celui de la Bible, mais beaucoup plus anciens. Souvenirs ou fictions, voici les histoires, celles d’Atrahasis et d’Utanapishtim, les « Noé mésopotamiens ».


Deux mythes, mais quelles époques ?

Les récits d’Atrahasis et d’Utanapishtim nous sont parvenus par l’intermédiaire de deux œuvres littéraires majeures de l’Orient Ancien, le Mythe d’Atrahasis ou le Supersage pour le premier et l’Epopée de Gilgamesh pour le second. Les tablettes du Mythe d’Atrahasis remontent au moins au XVIIe siècle avant notre ère, tandis que celles nous narrant l’Epopée de Gilgamesh ont été retrouvées dans la très riche bibliothèque du grand roi assyrien Assurbanipal à Ninive, qui avait régné au milieu du VIIe siècle av. notre ère. Nul doute que ces deux œuvres, remarquables pour leur beauté ainsi que pour la force du message qu’elles véhiculaient, sont d’époques bien plus anciennes aux périodes de datations des tablettes. Concernant Gilgamesh, les traces du récit se perdent aux origines même de l’écriture, puisque l’on retrouve des tablettes racontant l’épopée écrites en langue sumérienne. De plus, ces mythes retracent les fondements des origines de la création de l’homme puis de peuples de Mésopotamie ; les traditions sumériennes (au sud) et akkadiennes (au nord) se rencontrant et se mélangeant pour donner naissance à des fabuleuses histoires dont Atrahasis et Utanapishtim furent des témoins privilégiés. Il est fort probable alors que ces mythes se soient d’abord transmis de génération en génération à l’oral, avant l’apparition de l’écriture vers 3200 av. notre ère.

(A suivre)

1 commentaire:

Francois Dor a dit…

La mythologie figure la mémoire foetale de l’embryogenèse.

Approcher les mythologies comme mémoire fœtale de l’embryogenèse les explicite.

Le Déluge figure la chute prénatale des eaux amniotiques;
L’arche des légendes, la membrane amniochorionique qui porte et accompagne l'enfant jusqu'à la sortie;
Le serpent, Aïcha-Eve, le cordon ombilical;
L’Arbre de Vie, le placenta;

Adam, Noé, figurent inconsciemment le foetus;
Les trois fils de Noé, les trois fonctions du placenta;
Noé cultive la vigne: le nouveau-né développe un réseau circulatoire autonome;
Etc.

Celà fait dix années déjà que ces découvertes ont été publiées dans divers journaux -mais toujours pas en France.

François Dor