jeudi 19 novembre 2009

Sortie de crise ?

par Jacques Fremal.

Le Financial Time du 12 novembre estime que le trou qui mine l’économie mondiale ne peut être comblé que par une politique volontariste d’investissements par les plus forts des gouvernements occidentaux qui creusent leurs déficits. La limite de cet exercice c’est que cette politique volontariste doit être relayée par des investissements des entreprises et par des emprunts personnels. Or aujourd’hui, les consommateurs sont aujourd’hui soucieux et préfèrent réduire leurs dettes.

Dans Moneynews, le professeur d’Harvard Niall Ferguson s’inquiète de ce que la politique d’investissements publics crée une bulle de dettes : « la crise financière pourrait se transformer en crise de la dette publique ».

A Bâle, au siège de la Banque des Règlements Internationaux (BRI°, Jean-Claude Trichet reste vigilant : « La situation est très complexe avec un nombre très important de paramètres à prendre en considération. » Les banquiers centraux restent « très très persuadés que dans les circonstances actuelles, il reste un très grand nombre de risques. » Mark Deen, le président du Financial Stability Board estime que : »les plus grandes banques mondiales continuent d’être trop optimistes à propos de l’état de leurs propres finances et les autorités publiques devraient être prudentes au lieu de leur permettre de sortir des programmes gouvernementaux de soutien. » Le Times de Londres cite le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervyn King : « Cela sera une route longue et difficile de retrouver le niveau d’activité d’avant la crise ; » Par ailleurs, le chômage continue à progresser, un jeune sur cinq est aujourd’hui au chômage.

Pour Neil Irwin du Washington Post, la sortie de crise n’est pas pour demain aux Etats-Unis. L’amélioration des indices de la production industrielles est très faible sans doute à cause du chômage qui s’accroupit et des réticences des consommateurs à acheter. L’association Nationale des Constructeurs s’inquiète encore des difficultés à obtenir des crédits pour leurs chantiers et de l’incertitude permanente sur la valeur du parc immobilier. Avec 200000 emplois perdus en octobre, le taux de chômage aux USA est de 11% et aucune amélioration n’est envisageable avant 2011. Cette crise de l’emploi est la source même de l’anémie de la croissance économique et du développement des déficits publics avec un risque sérieux de faillites bancaires et d’un développement du protectionnisme.

Le 15 novembre à Singapour, le président Obama a ainsi déclaré « La récession dont nous venons de sortir nous a clairement appris qu’on ne pouvait pas dépendre des consommateurs américains pour mener le développement économique du monde » avant d’annoncer que la prospérité future dépendrait d’une stratégie où les Etats-Unis allaient consommer moins et exporter plus.

Stéphanie Flanders, rédactrice en chef du service économie de la BBC, se demande s’il ne faut pas trouver un nouveau nom pour qualifier le type d’économie dans lequel on vit aujourd’hui. Ironie, au moment où l’on fête la fin du communisme, cela un an après que le capitalisme ait failli succomber. Il s’avère que le marché est beaucoup plus dangereux qu’on ne l’imaginait et incapable de s’autoréguler. L’amélioration actuelle de la situation est due aux investissements publics. Aux Etats-Unis, sans l’argent fédéral, l’économie serait encore en récession. Comme de nombreux critiques, Flanders souligne l’intérêt du livre de John Cassidy : « Comment les marchés chutent : la logique des calamités économiques ». Conclusion sur le moment que nous vivons : « Tout le monde est d’accord aujourd’hui, à moins que les règles du jeu changent de manière fondamentale, ce n’est pas le capitalisme que nous avons aujourd’hui. Surtout pour les banques ! Avez-vous des idées pour un nouveau nom ? »

2 commentaires:

Alain a dit…

Bon suivi,j'espère que vous allez
continuer!

martine sander a dit…

Youpi fini les lectures des journaux étrangers!